La Federation Syndicale Mondiale FSM de la part de ses 82.000.000 millions d' adherants exprime sa solidarite profonde avec les travailleurs du Maroc et les forces syndicales qui se battent pour des libertes syndicales et democratiques contre la bureaucratie, le carrierisme et la corruption. La FSM depuis sa fondation avait ses príncipes stables qui constituent des priorites stables.

dimanche 17 juillet 2011

LETTRE DE ABDELHAMID AMINE AU MINISTRE DE L'INTERIEUR DU MAROC

Abdelhamid Amine, militant des droits de l’Homme, douze ans de prison, de 1972 à 1984, pour son appartenance à Ilal Amam, organisation de gauche dans laquelle militait Abraham Serfaty, est aujourd’hui l’objet de menaces physiques émanant de milices manipulées par le pouvoir marocain, et ce, en raison de son combat pour une Constitution démocratique et laïque limitant les pouvoirs du monarque marocain.

Nous publions le courrier qu'il a adressé au ministre de l'Intérieur marocain :

A Monsieur Le Ministre de l’Intérieur

Objet : Ma sécurité et ma vie sont menacées : prenez vos responsabilités

Je vous écris en votre qualité de Ministre de l’Intérieur du gouvernement marocain, responsable de la sécurité des citoyennes et citoyens, pour vous informer de ce que j’ai subi – avec d’autres citoyennes et citoyens – comme humiliations, insultes, harcèlements, menaces et violences de la part de personnes – connues sous le nom de « baltagis » – instrumentalisées par des services sécuritaires pour s’attaquer au mouvement du 20 février.

J’ai opté pour que cette lettre soit ouverte, afin de mettre à témoin l’opinion publique sur l’irresponsabilité de ceux qui jouent avec le feu en recourant aux services de ces groupes de « baltagis » pour contrer violemment le mouvement du 20 février avec ses jeunes et leurs appuis ; ces groupes ont été dotés de drapeaux nationaux (dont les bâtons leur servent également de matraques), de photos du roi, et de moyens logistiques énormes (véhicules de transport, hauts parleurs puissants, banderoles de haute qualité, de tracts,…) ; ils bénéficient également de l’immunité makhzénienne, puisqu’on n’a jamais entendu que l’un des leurs a été poursuivi ou arrêté suite à ses actes criminels ; ces groupes de « baltagis » sont devenus pratiquement des forces auxiliaires – non officielles – des appareils sécuritaires dont émanent les directives et les ordres et qui leur assurent appui et immunité. Les forces de l’ordre peuvent ainsi sous-traiter une partie de leur boulot répressif à ces « baltagis » et garder le beau rôle d’arbitre s’interposant entre les deux clans. Cela ressemble à une tactique fine, mais en réalité elle est bien grossière ; car seuls les imbéciles peuvent s’y tromper.

On a donc permis à ces « baltagis » qui brandissent les drapeaux marocains et les photos du roi de traiter les militantes et militants du 20 février – dont ma modeste personne – de traitres, de vendus, d’ennemis du roi, d’athées, de mangeurs du Ramadan, de prostituées, d’homosexuels,…

J’ai décidé également d’envoyer une copie de cette lettre au cabinet royal, au premier ministre et au ministre de la justice pour que toutes les parties concernées et responsables – y compris le roi, chef de l’état marocain – soient au courant des plans machiavéliques qui se trament contre le peuple marocain et ses forces démocratiques et vives ــ en premier lieu le mouvement du 20 février et le mouvement de défense des droits humains ــ l’instrument étant les groupes de « baltagis » utilisés aujourd’hui comme escadrons de la terreur et pouvant se muer demain en escadrons de la mort !!

En ce qui me concerne personnellement, j’ai été une cible de choix des « baltagis » :

Cela a commencé le 18 mars 2011 quand un groupe de « baltagis », au nombre de 37, sont venus manifester devant le siège central de l’AMDH à Rabat ; ils ont abreuvé et ma personne, et l’AMDH d’insultes au vu et au su de tous et de toutes, y compris des membre des services de police qui étaient présents ; une vidéo sur cet événement est disponible.

Cette manifestation a eu lieu deux jours après ma participation au programme de la 2ème chaine 2M en arabe (« Moubacharatane Maakoum » = « En direct avec vous ») en date du 16 mars 2011 ; les « baltagis » m’en voulaient parce que lors de mon intervention, j’ai critiqué certains archaïsmes du protocole royal consistant à baiser la main ou l’épaule du roi et à se courber devant lui, estimant que ces pratiques moyenâgeuses sont une atteinte à la dignité humaine.

Le dimanche 24 avril, lors du démarrage de la grande marche organisée par le mouvement du 20 février au quartier Yaacoub El Mansour à Rabat, un groupe de « baltagis » – dont faisaient partie certains parmi ceux qui avaient pris part à la manifestation du 18 mars devant l’AMDH – se sont mis à m’insulter et à me menacer ; ils ont tenté de m’agresser mais certains policiers se sont interposés ; et surtout ils en ont été dissuadés par leurs protecteurs tirant les ficelles derrière le rideau.

Le 1er Mai, lors des marches organisées par les différentes centrales syndicales, alors que j’observais leur déroulement, un groupe de « baltagis », qui défilaient avec une des centrales gouvernementales, sont sortis des rangs, m’ont insulté, menacé et tenté de m’agresser ; mais des policiers qui suivaient leurs mouvements sont intervenus pour les replacer dans les rangs.

Lors de la manifestation organisée par le mouvement du 20 février, le dimanche 26 juin à Rabat, les « baltagis » étaient présents avec force, la directive et l’objectif étant de faire échouer notre manifestation par tous les moyens ; les forces de l’ordre leur ont permis de se déplacer comme ils voulaient avec leurs moyens logistiques tout le long de Bab El Had et de l’Avenue Mohamed V. Par contre les manifestants et manifestantes du 20 février ont été encerclés de toute part par les forces de l’ordre sans aucune possibilité de bouger ; les « baltagis » – protégés de la police – ont pu se déplacer librement et bénéficier de hauts parleurs puissants déversant sur le mouvement du 20 février leurs insultes ordurières, brandissant une grande banderole avec 9 portraits et noms de leurs ennemis de choix dont moi-même et Khadija RYADI, présidente de l’AMDH.

De Nouveau un groupe de « baltagis » s’est dirigé vers moi pour m’insulter, me rappelant leur forfaiture contre Khadija RYADI – insultée et agressée, lors de la manifestation du 19 juin au quartier Takaddoum – et en me menaçant du pire, m’annonçant « qu’ils m’ont réservé ma part ».

Le jeudi 30 juin – la veille du référendum sur le projet de constitution amendée – a connu le couronnement des agressions des « baltagis » contre le mouvement du 20 février et contre ma personne en particulier.

Le groupe des « baltagis », plus nombreux que d’habitude, étaient vraiment enragés ; ils portaient un cercueil symbolisant le mouvement du 20 février et des photos de militants de ce mouvement dont encore une fois Khadija Ryadi et moi-même ; l’AMDH est désormais visée directement et constitue une cible de choix.

- La première agression physique contre moi fut perpétrée par les « baltagis » sous le regard bien veillant des forces de l’ordre censées constituer une barrière entre les « baltagis » et les manifestants du 20 février. Alors que j’étais en train de faire une déclaration filmée à l’agence de presse Reuter concernant la position de l’AMDH sur le projet de constitution, j’ai été brutalisé et tout simplement empêché physiquement de terminer ma déclaration. Des preuves concrètes de cet évènement existent.

- Durant la manifestation du 30 juin, les forces de l’ordre étaient de toute évidence en connivence avec l’escadron des « baltagis ». Tout a été programmé pour une agression punitive contre les militantes et militants du 20 février ; notre manifestation, pourtant pacifique et responsable, était encerclée de toute part : personne ne pouvait en sortir et aucun ne pouvait y accéder, alors que les groupes de « baltagis » se déplaçaient en toute liberté, à pied et dans les véhicules, à Bab El Had et dans les boulevards avoisinants.

- La manifestation du mouvement du 20 février était programmée pour durer 90 minutes à partir de 17h30 ; à 19h les jeunes du mouvement ont annoncé par haut-parleur la fin de la manifestation ; les manifestants étaient pressés de partir – surtout qu’un grand nombre d’entre eux voulaient participer à un meeting organisé par les opposants au projet de constitution à partir de 19h dans une salle au quartier Yaacoub El Manssour. Mais à notre grande surprise, les forces de l’ordre ont rompu tout dialogue avec nous et ont maintenu leur encerclement total des participantes et participants à la manifestation du 20 février sans aucune justification apparente. Notre statut a changé : on est rentré visiblement dans une situation de séquestration qui a duré une heure au moins ; cela a permis aux groupes de « baltagis » de se redéployer pour venir derrière les cordons de police nous encercler de toute part à leur tour ; mais alors que les cordons de police étaient infranchissables pour nous, les « baltagis » pouvaient les traverser facilement, venir jusqu’à nous pour nous provoquer, insulter et nous harceler ; les forces de l’ordre qui auraient dû disperser et éloigner les agresseurs « baltagis » et nous permettre de partir sans heurts ont persisté à observer leur neutralité douteuse et à faire la sourde oreille à nos protestations tout en exécutant leur plan infernal.

- A un certain moment, vers 20h les policiers ont décidé l’ouverture d’un petit passage pour nous permettre de partir par petits groupes ; j’ai décidé donc de partir avec 3 ou 4 autres personnes ; soudain je me suis trouvé encerclé par un groupe de « baltagis » dont le nombre allait en grandissant ; ils étaient furieux :ils m’insultaient, me traitant de traitre et de vendu , me crachaient sur le visage, me tiraient par les habits, ils voulaient m’obliger à scander « vivre le roi » ; à un moment et sous les yeux de la police ils m’ont brutalisé, m’ont donné des coups de pieds ; ils ont déversé sur moi un liquide qu’ils avaient dans une bouteille.

Certains policiers ont voulu me faire entrer dans une de leurs estafettes pour soit disant « me protéger » ; j’ai refusé en criant : « je préfère la mort plutôt que de participer à votre cirque ; comment pouvez-vous prétendre vouloir me protéger alors que vous avez tout tramé pour en arriver là ? Si ma protection vous intéresse, commencez par chasser ces criminels qui m’ont agressé devant vous ; et dans tous les cas soyez prêts à témoigner en toute honnêteté de ce que vous avez vu et entendu ».

- au même moment, un autre groupe de « baltagis » était en train d’agresser les partisans du 20 février qui s’apprêtaient à partir ; c’est ainsi que les deux militantes Nidal Salam Hamdache, membre du bureau central et Amina Bridaa membre de la commission administrative de l’AMDH ont été frappées sur la nuque (les agresseurs ayant utilisé des matraques électriques) et ont été transférées par ambulance aux urgences de l’Hôpital Avicenne. Plus grave encore, un groupe de « baltagis » a poussé l’arrogance jusqu’à pourchasser leurs deux victimes au sein même des urgences ; un des « baltagis », canif à la main, a entrepris d’agresser la jeune Nidal à l’intérieur des urgences ; il a fallu l’intervention vigoureuse d’un de ses accompagnateurs pour chasser l’intrus et éviter le pire.

Malgré tout cela, le groupe des « baltagis » est resté planté à côté des urgences jusqu’à l’arrivée des policiers qui leur ont demandé de partir sans interrogatoire, poursuite judiciaire ou arrestation de qui que ce soit parmi eux. Jugez vous-même ce genre de passivité et de tolérance !!

N’est-il pas paradoxal que tout cela arrive la veille du référendum sur le projet de constitution amendée, garnie de nombreuses dispositions sur le respect des droits humains, mais qui en même temps, il est vrai, consacre les valeurs de despotisme et de négation de la volonté populaire ?.

Cette ambiance malsaine, à côté de la persistance de la détention politique (notamment les détenus du mouvement du 20 février dont nos trois camarades de la section de Bouarfa), de la violence exercée contre les manifestations pacifiques, du déni de vérité sur les martyrs du mouvement du 20 février, du monopole des média publiques par le pouvoir avec comme corollaire l’étouffement de la voix de l’AMDH, tout cela est révélateur du caractère non démocratique du projet de constitution soumis à référendum et n’augure rien de prometteur pour un Maroc démocratique.

Monsieur le Ministre

Nous nous sommes rencontrés à diverses occasions dans le passé en ma qualité de président de l’AMDH et dernièrement en tant que vice-président.

Vous connaissez sans doute mon identité et mon parcours militant. Je rappelle toutefois que je suis un militant progressiste œuvrant dans les domaines syndicaux, des droits humains, politique et autre.

J’adhère sans réserve au combat pour la démocratie, les droits humains et les droits des travailleurs et à l’action de masse ouverte et au grand jour visant à mettre fin à l’ère du makhzen et pour l’émergence de l’ère de la démocratie et des droits humains nécessitant forcément l’édification de l’état de droit et de la société de dignité et de citoyenneté auxquels aspire notre peuple.

Dans ce cadre, personne n’a le droit de faire de la surenchère et de dénigrer ma volonté de servir les intérêts supérieurs de mon pays et de son peuple.

A cause de cela j’ai dû à l’époque de Hassan II, et suite à des accusations fallacieuses, subir la détention arbitraire durant plus de 12 années ; j’ai également fait l’objet de violences policières et d’arrestations – pour de courtes périodes heureusement – à l’époque de Mohammed VI pour mes activités syndicales et de défense des droits humains.

De ce fait, je me suis retrouvé tout naturellement du côté du mouvement du 20 février dès son émergence et j’ai œuvré dans le cadre de l’AMDH à son appui.

Voilà pourquoi les « baltagis », en tant que forces auxiliaires – non officielles – de la police et auxquels on a donné pour mission de combattre les militants du 20 février, n’ont cessé de me pourchasser et de m’agresser physiquement et moralement.

Monsieur le Ministre

Me basant sur les données évoquées ci –dessus, et vu les menaces que je continue à recevoir, j’estime que ma sécurité personnelle et mon intégrité physique sont en danger et que ma vie même est menacée ; je considère de ce fait que vous assumez en tant que ministère de l’intérieur, gouvernement et pouvoir la responsabilité de ce qui pourra être tramé contre moi dans l’avenir.

Je termine en criant : assez de jouer avec le feu et respectez vos engagements dans le domaine des droits humains.

Veuillez agréer Monsieur le Ministre l’expression de mes sentiments sincères.

Abdelhamid Amine, Vice-Président de l’AMDH (Association Marocaine des Droits Humains), coordinateur adjoint du CNAM20 (Conseil National d’Appui au Mouvement du 20 Fevrier)

عبد الحميد أمين

ــ نائب رئيسة الجمعية المغربية لحقوق الإنسان

ــ نائب منسق لجنة المتابعة

للمجلس الوطني لدعم حركة 20 فبراير

الرباط في 01 يوليوز 2011

إلى السيد وزير الداخلية في الحكومة المغربية(*)

ــ الـــــربــــــاط ــ

الموضوع: سلامتي البدنية في خطر وحياتي مهددة: تحملوا مسؤولياتكم

تحية طيبة وبعد،

أبعث إليكم، بصفتكم وزيرا للداخلية ومسؤولا عن أمن وسلامة المواطنات والمواطنين، بهذه الرسالة لأخبركم ولأشهدكم عما عانيته منذ أسابيع ــ ضمن مجموعة كبيرة من المواطنات والمواطنين ــ من إهانة وشتم وتهديد وتحرش وملاحقة وعنف على يد مجموعة من المواطنين سخروا، من طرف جهاز أمني ما، لمناهضة حركة 20 فبراير وأصبحوا يعرفون شعبيا بالبلطجية.

لقد أردت لهذه الرسالة أن تكون مفتوحة حتى يكون الراي العام شاهدا على اللعب بالنار وعلى الممارسات اللامسؤولة والخطيرة للجهات التي لجأت إلى تسخير مجموعات من المواطنين ــ "البلطجية" ــ للتصدي لحركة 20 فبراير، بشبابها ومدعميها. لقد تم تزويد هذه المجموعات بالأعلام الوطنية (التي تستعمل كذلك كهروات ضد شباب 20 فبراير) وصور للملك وإمكانيات لوجيستيكية ضخمة (وسائل النقل، مكبرات الصوت القوية، اللافتات والمناشير،...) وتم تمتيعهم بالحصانة المخزنية بحيث لم يسمع قط أن أحدهم توبع أو اعتقل نتيجة ممارساتهم الإجرامية. وقد أصبحت مجموعة "البلطجية" تمارس وظيفتها كأنها قوات مساعدة غير رسمية للأجهزة الأمنية، تأخذ توجيهاتها وأوامرها ودعمها وتستمد الحصانة منها؛ وقد سمح لمجموعات "البلطجية" وهم يحملون صور الملك والأعلام الوطنية بنعت مناضلات ومناضلي حركة 20 فبراير ــ ومن ضمنهم شخصي المتواضع ــ بالخونة والعملاء و"مساخيط الملك" والملحدين و"وكالين رمضان" والعاهرات والمثليين...

لقد قررت كذلك أن أبعث نسخة من هذه الرسالة إلى الديوان الملكي والوزير الأول ووزير العدل حتى تكون جميع الجهات المسؤولة ــ بمن فيهم الملك، رئيس الدولة المغربية ــ على علم ما يحاك ضد الشعب المغربي وقواه الديمقراطية والحية، وفي مقدمتهم حركة 20 فبراير، من مخططات من طرف مجموعات "البلطجية" التي تستعمل اليوم كفيالق للترهيب وقد تصبح غدا فيالق للموت.

وبالنسبة إلي شخصيا، فقد عانيت الكثير من مجموعات البلطجية، بعد أن عانيت الكثير طيلة حياتي من قوات القهر والقمع.

وكانت البداية يوم الجمعة 18 مارس 2011، عندما جاءت مجموعة من البلطجية مكونة من 37 شخصا لتتظاهر أمام مقر الجمعية المغربية لحقوق الإنسان بالرباط. وقد أشبعوا الجمعية وأشبعوني شخصيا سبا وشتما، على مسمع ومرآى الجميع، بمن فيهم بعض ممثلي الأجهزة الأمنية. ونحن نتوفر على الشريط المصور لهذه التظاهرة.

وقد جاءت هذه التظاهرة يومين بعد مشاركتي في برنامج القناة الثانية 2M، "مباشرة معكم"، الذي انتقدت فيه بعض الطقوس المخزنية العتيقة المتعلقة بتقبيل يد وكتف الملك والانحناء أمامه باعتبارها مخلة بالكرامة الإنسانية.

وفي يوم الأحد 24 أبريل، عند انطلاق التظاهرة الكبرى التي نظمتها حركة 20 فبراير بحي يعقوب المنصور اعترض سبيلي مجموعة من هؤلاء البلطجية ــ ضمنهم عدد من المشاركين في تظاهرة 18 مارس أمام الجمعية ــ وأخذوا يشتمونني ويهددونني، بل أرادوا التهجم علي، لولا وقوف بعض رجال الأمن كحاجز، ولولا الأوامر الموجهة لهم من وراء الستار من لدن حماتهم وموجهيهم.

وفي فاتح ماي، أثناء تظاهرات عيد الشغل بالرباط، وأنا أتابع مسيرات مختلف المركزيات النقابية خرجت مجموعة من "البلطجية" من صفوف التظاهرة التي كانوا يشاركون فيها وأشبعوني سبا وشتما محاولين التهجم الجسدي علي من جديد إلى أن جاء بعض رجال الشرطة الذين كانوا يراقبون تحركاتهم لإرجاعهم إلى الصف.

وفي تظاهرة حركة 20 فبراير بالرباط ليوم الأحد 26 يونيه، تم إنزال "البلطجية" بقوة كبيرة وسمح لهم بالتحرك في كل مكان بباب الأحد وبشارع محمد الخامس، في حين تمت محاصرة تظاهرة الحركة في شارع ابن تومرت. وقد سمح للبلطجية باستعمال كل الوسائل لإسماع صوتهم وشتم حركة 20 فبراير، رافعين لافتة كبيرة تضم صور الأشخاص المستهدفين من طرفهم وعددهم تسعة ، والتي من بينهم خديجة رياضي رئيسة جمعيتنا وشخصي المتواضع. ومرة أخرى تقدم في اتجاهي فريق من "البلطجية"، ليذكروني بما فعلوه بخديجة رياضي أثناء تظاهرة 19 يونيه بحي التقدم، وليتوعدوني بأخذ نصيبي من الإهانة والعنف: "راحنا خلينالكـ حقك".

وعرف يوم الخميس 30 يونيه (عشية الاستفتاء على مشروع الدستور) أوج الهجوم "البلطجي" على حركة 20 فبراير بالرباط وعلي كشخص. ففي هذا اليوم اشتد سعار مجموعة البلطجية الذين كانوا يحملون ثابوتا فيه بعض رموز القوى الحية من ضمنها مرة أخرى خديجة رياضي رئيسة الجمعية، وأنا شخصيا.

وقد كان أول هجوم علي من طرف البلطجية حين كنت إبان التظاهرة أمام كاميرا وكالة رويترز أعطي تصريحا حول موقف الجمعية من مشروع الدستور المعدل، حيث بدأ الشتم والدفع ومنعوني عمليا من إتمام تصريحي. وهناك طبعا أدلة ملموسة على هذه الواقعة.

وخلال هذه التظاهرة كان التواطؤ مكشوفا بين قوات الأمن وفريق البلطجية؛ وكان هناك تخطيط للتهجم على تظاهرة حركة 20 فبراير وعلى بعض رموزها. دليلنا على ذلك أن تظاهرة 20 فبراير كانت محاصرة من جميع الجهات، بينما كانت فرق البلطجية تتجول بكل حرية وطلاقة وبالسيارات في باب الحد والشوارع المجاورة.

وكان من المقرر أن تستمر وقفة حركة 20 فبراير من الخامسة والنصف إلى السابعة مساء؛ وحوالي السابعة تم الإعلان رسميا وعبر مكبر الصوت من طرف شباب الحركة عند انتهاء الوقفة. وبينما كان المتظاهرون يهمون على الانصراف ــ خاصة وأن العديد منهم كان يريد الالتحاق بمهرجان خطابي منظم بحي يعقوب المنصور، تشارك فيه القوى المقاطعة للإستفتاء حول الدستور ــ فإذا بالمفاجأة الكبرى هي إصرار قوات الأمن على تطويق المشاركين/ات من جميع الجوانب وأصبحنا في وضعية من الاحتجاز استغرقت ساعة على الأقل. وهذه الوضعية سمحت لفرق البلطجية بإعادة الانتشار ليطوقوا بدورهم وقفة حركة 20 فبراير من كل الجوانب وليشبعونا شتما واستفزازا وتحرشا.

وبدل أن تقوم قوات الأمن بإبعاد وتفريق البلطجية للسماح لنا بالانصراف، لم تحرك ساكنا وكانت ترفض مجرد التواصل معنا، مواصلة لمخططها الجهنمي.

وفي وقت معين، قيل لنا أن قوات الأمن فتحت ممرا لأنصار 20 فبراير من أجل أن ينصرفوا بمجموعات صغيرة.

وكنت مع 3 أو 4 أشخاص ضمن المنصرفين؛ فإذا بي أجد نفسي مطوقا بفريق من البلطجية يرعدون ويزبدون ويبصقون على وجهي ويجرونني من ملابسي ويعنفونني ناعتين إياي بالخائن والعميل، محاولين ابتزازي والضغط علي لأقول "عاش الملك". وفي لحظة معينة وأمام البوليس تهجموا علي وعنفوني وركلوني، وصبوا علي سائلا كان في إحدى القنينات.

وقد أراد بعض رجال الشرطة إدخالي لسيارتهم بدعوى حمايتي، فقلت لهم "أنني أفضل الموت على المشاركة في مسرحيتكم. فكيف تدعون الرغبة في حمايتي وأنتم الذين نظمتهم كل شيء للوصول إلى هذه الوضعية؟ وأضفت "إن حمايتي تكمن في طرد المهاجمين المجرمين الذين اعتدوا علي أمامكم ويجب أن تكونوا مستعدين للإدلاء بشهادتكم بكل نزاهة".

وفي هذه الأثناء كان فريق آخر من البلطجية يهاجم أنصار 20 فبراير المقبلين على الانصراف، فضربوا الأخت نضال سلام حمداش عضوة المكتب المركزي للجمعية والأخت أمينة بريدعة عضوة اللجنة الإدارية للجمعية، وقد نقلتا معا إلى المستعجلات بمستشفى ابن سينا بعد أن تم ضربهما على العنق بأسلاك كهربائية. والأخطر من كل هذا أن فريق للبلطجية وصلت بهم الوقاحة إلى حد مطاردة الأختين المصابتين حتى داخل المستعجلات. وقد قام أحد "البلاطجة "بالتهجم، وهو ممسك لسكين صغيرة على الأخت نضال؛ وكنا سنصل إلى ما لا يحمد عقباه لولا تدخل أخد المرافقين لها لمطاردته. ومع ذلك ظل فريق البلطجيين يحاصرنا في المستعجلات إلى أن جاء فريق من البوليس وطلب منهم الإنصراف دون أن تتم مساءلة أو استنطاق أو متابعة أو اعتقال أي واحد منهم !!.

إنها لمفارقة عجيبة أن يحصل كل هذا ليلة الإستفتاء بشأن مشروع الدستور المعدل، الذي يحمل في طياته كلاما كثيرا عن احترام عدد من معايير حقوق الإنسان إلى جانب ترسيخ قيم الإستبداد واستبعاد الشعب عن أي سلطة فعلية.

أليست هذه الأجواء إلى جانب استمرار الاعتقال السياسي (وخاصة معتقلي 20 فبراير، ومن ضمنهم رفاقنا بفرع الجمعية ببوعرفة) والعنف الممارس ضد التظاهرات السلمية وتغييب الحقيقة حول الأسباب والمسؤوليات بشأن شهداء حركة 20 فبراير، واستفراد السلطة بالإعلام العمومي، وتغييب صوت الجمعية خلال الحملة الانتخابية، كاشفة للطبيعة عبر الديمقراطية لمشروع الدستور المقدم للاستفتاء وللظروف السياسية التي تنتظر بلادنا في الشهور القادمة؟

السيد وزير الداخلية

لقد سبق لنا أن التقينا في عدد من المناسبات بصفتي كرئيس سابق للجمعية أو كنائب حالي لرئيستها.

وأنتم تعرفون جيدا هويتي ومساري النضاليين.

فأنا مناضل تقدمي أعمل في الواجهة النقابية والحقوقية والسياسية وغيرها.

أنا أومن بالديمقراطية وحقوق الإنسان وحقوق العمال وبالعمل الجماهيري في واضحة النهار من أجل المساهمة في إنهاء عهد المخزن وولوج عهد الديمقراطية وحقوق الإنسان، عهد دولة الحق والقانون ومجتمع الكرامة والمواطنة، الذي يطمح له الشعب المغربي. وفي هذا الإطار ليس من حق أحد أن يزايد علي بشأن خدمة المصالح العليا للوطن وللجماهير الشعبية.

من أجل هذا، قضيت في عهد الحسن الثاني أزيد من 12 سنة بالسجن بتهم ملفقة، وفي ظل الاعتقال التعسفي، وعانيت من العنف البوليسي والاعتقال كذلك ــ لفترات قصيرة لحسن الحظ ــ في عهد محمد السادس، بسبب نشاطي النقابي والحقوقي.

لكل هذا فموقعي النضالي الطبيعي كان إلى جانب حركة شباب 20 فبراير، وكنت في إطار الجمعية المغربية لحقوق الإنسان من المدعمين المتحمسين لها.

ولهذا طاردني "البلطجية" باعتبار أن محاربة 20 فبراير هي الوظيفة الموكولة إليهم كقوات مساعدة ــ غير رسمية ــ لقوات الأمن.

إنني من خلال المعطيات الواردة في هذه الرسالة واعتمادا على التهديدات التي مازلت أتلقاها، أريد أن أنبهكم إلى أن سلامتي البدنية في خطر وأن حياتي أصبحت مهددة وأحملكم كوزارة، كحكومة وكسلطة مسؤولية أي مكروه ــ مهما تم حبك ظروفه ــ قد يصيبني في المستقبل.

فكفى من اللعب بالنار، وعليكم أن تحترموا التزاماتكم في مجال حقوق الإنسان.

وتقبلوا السيد الوزير عبارات أصدق المشاعر

عبد الحميد أمين

(*) نسخ من هذه الرسالة للسادة:

ــ مدير الديوان الملكي

ــ الوزير الأول

ــ وزير العدل

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