ALM : La crise qui secoue l’UMT est-elle due à un conflit entre Annahj Addimocrati et les responsables de l’UMT?
Abdelhamid Amine : Non, il n’en est pas ainsi. Ce sont nos adversaires dans ce combat qui veulent présenter cette lutte comme étant une confrontation entre les gens d’Annahj Addimocrati et les bureaucrates. Mais il faut savoir que ceux qui constituent les démocrates à l’intérieur de l’UMT sont, outre les gens issus de partis démocratiques de la gauche radicale, surtout des militants qui ne sont affiliés à aucun parti. Ces derniers constituent la majorité écrasante et c’est ce que les gens de la bureaucratie ne comprennent pas.
Qu’entendez-vous par bureaucrates prévaricateurs ?
La bureaucratie a toujours existé à l’UMT. Mais ce qui est le plus grave c’est qu’une partie de cette bureaucratie est une bureaucratie prévaricatrice qui profite de la rente syndicale. Certains se sont enrichis à l’UMT, ce qui est anormal.
Pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui que vous dénoncez cela ?
D’abord c’est le black-out total, il n’y avait aucune transparence. Et puis lors du 10ème congrès de l’UMT, nous avons évoqué la question des biens de l’UMT et nous avons fait adopter une recommandation imposant à la direction actuelle de faire le point sur la question des biens de l’UMT : où est-ce qu’ils sont ? Et comment les récupérer ? Mais malheureusement cette recommandation n’a pas été appliquée jusqu’à présent. Mieux que ça, nous avons demandé au début de l’année un rapport sur les finances de l’UMT de l’année 2011, puisque j’étais membre du secrétariat général, avant d’en être expulsé en mars dernier, et de ce fait responsable de la gestion financière de l’UMT. Ainsi quand j’ai évoqué cette question des finances de l’UMT c’était la goutte qui a fait déborder le vase, quelque temps après il y a eu notre écartement de la direction.
Pourquoi ne déposez-vous pas plainte ?
On vient de déposer trois plaintes : l’une contre la décision d’expulser les quatre dirigeants. La deuxième contre la dissolution de l’Union syndicale des fonctionnaires, et une troisième pour contester le congrès de l’Union régionale qui a eu lieu le 13 mai dernier.
Nous demandons de dissoudre toutes les instances issues de ce congrès auquel plusieurs secteurs ont été interdits de participer. Nous demandons le respect des autres instances que nous estimons légales, notamment issues du congrès de l’Union régionale de Rabat qui a eu lieu le 1er juillet dernier.
Aujourd’hui l’UMT est divisée en deux...
Aujourd’hui l’UMT est divisée en deux, des unions régionales qui ont deux directions, et surtout des fédérations importantes qui ont deux directions. Mais malgré cela nous maintenons notre adhésion totale à l’UMT et nous ne sommes pas du tout prêts à quitter l’UMT quel qu’en soit le prix et nous allons continuer à militer pour l’unité de l’UMT sur des bases démocratiques. Amine Harmach
Qu’entendez-vous par bureaucrates prévaricateurs ?
La bureaucratie a toujours existé à l’UMT. Mais ce qui est le plus grave c’est qu’une partie de cette bureaucratie est une bureaucratie prévaricatrice qui profite de la rente syndicale. Certains se sont enrichis à l’UMT, ce qui est anormal.
Pourquoi ce n’est qu’aujourd’hui que vous dénoncez cela ?
D’abord c’est le black-out total, il n’y avait aucune transparence. Et puis lors du 10ème congrès de l’UMT, nous avons évoqué la question des biens de l’UMT et nous avons fait adopter une recommandation imposant à la direction actuelle de faire le point sur la question des biens de l’UMT : où est-ce qu’ils sont ? Et comment les récupérer ? Mais malheureusement cette recommandation n’a pas été appliquée jusqu’à présent. Mieux que ça, nous avons demandé au début de l’année un rapport sur les finances de l’UMT de l’année 2011, puisque j’étais membre du secrétariat général, avant d’en être expulsé en mars dernier, et de ce fait responsable de la gestion financière de l’UMT. Ainsi quand j’ai évoqué cette question des finances de l’UMT c’était la goutte qui a fait déborder le vase, quelque temps après il y a eu notre écartement de la direction.
Pourquoi ne déposez-vous pas plainte ?
On vient de déposer trois plaintes : l’une contre la décision d’expulser les quatre dirigeants. La deuxième contre la dissolution de l’Union syndicale des fonctionnaires, et une troisième pour contester le congrès de l’Union régionale qui a eu lieu le 13 mai dernier.
Nous demandons de dissoudre toutes les instances issues de ce congrès auquel plusieurs secteurs ont été interdits de participer. Nous demandons le respect des autres instances que nous estimons légales, notamment issues du congrès de l’Union régionale de Rabat qui a eu lieu le 1er juillet dernier.
Aujourd’hui l’UMT est divisée en deux...
Aujourd’hui l’UMT est divisée en deux, des unions régionales qui ont deux directions, et surtout des fédérations importantes qui ont deux directions. Mais malgré cela nous maintenons notre adhésion totale à l’UMT et nous ne sommes pas du tout prêts à quitter l’UMT quel qu’en soit le prix et nous allons continuer à militer pour l’unité de l’UMT sur des bases démocratiques. Amine Harmach
UMT vs Annahj Addimocrati : La confrontation : Une crise aux allures politiques secoue le syndicat
L’UMT est divisée. Depuis le 22 mars, date d’expulsion du secrétariat national de l’UMT d’Abdelhamid Amine, Khadija Rhamiri et Abderrazzak Drissi, Abdelhamid Amine, également membre du secrétariat général de l’AMDH et d’Annahj Addimocrati et ses partisans ne semblent pas vouloir lâcher prise et veulent maintenir leur adhésion totale à l’UMT. Et de ce fait, plusieurs structures de la centrale sont divisées en deux, en premier lieu l’Union régionale de Rabat-Salé-Témara, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE), la Fédération nationale des ouvriers et fonctionnaires des collectivités locales (FNOFCL), l’Union syndicale des fonctionnaires (USF), et la Fédération nationale du secteur agricole (FNSA). Chacune de ces structures dispose de deux directions et chacune revendique une légitimité organisant ses propres congrès. Le conflit oppose une frange de la centrale acquise aux syndicalistes de la gauche radicale à ce qu’ils appellent la bureaucratie syndicale. Et la confrontation entre les deux clans a atteint son apogée lors des incidents survenus, jeudi 26 juillet, devant le siège de l’UMT à Rabat. Et chacun y va de sa version des faits. Mais pour le secrétaire général du syndicat, il ne s’agit nullement d’une confrontation. «Un groupuscule comprenant des personnes, qui n’appartiennent même pas au syndicat, a profité de la période du «f’tour» et la prière des «tarawih» pour occuper le siège du syndicat à Rabat. Les responsables sont parvenus par la suite à les déloger. Aujourd’hui, le travail syndical a repris son cours normal dans le siège», explique Miloudi Moukharik.
Plus virulent, un communiqué signé par le nouveau bureau régional de Rabat issu d’un congrès régional organisé en mai dénonce «un acte terroriste par un groupuscule mené par le fasciste Abdelhamid Amine». Pour sa part, Abdelhamid Amine explique qu’il s’agissait en fait d’un sit-in devant le siège de l’UMT pour protester contre la persistance de la fermeture du local de l’UMT (depuis le 9 mars dernier) devant «la plupart des secteurs et militants démocrates qui refusent de faire allégeance à la bureaucratie prévaricatrice locale». Selon lui, «ce sit-in, le 10ème du genre, s’est transformé, à cause de jets de pierres de personnes du haut du siège, en confrontation directe à l’intérieur du siège». Mais qu’importe les faits, un constat s’impose: aujourd’hui la crise interne de l’UMT mêle dangereusement des considérations politiques et syndicales. Et pour cause, selon le numéro un du plus ancien syndicat du Maroc, le problème avec les responsables expulsés n’est ni personnel ni lié à l’action syndicale, mais il est plutôt d’ordre politique. «L’UMT est un syndicat de masse ouvert à toutes les tendances politiques sauf un parti. Il s’agit bien évidemment d’Annahj Addimocrati qui n’est pas le bienvenu aujourd’hui. Les personnes expulsées qui sont des membres de ce parti ont voulu domestiquer notre syndicat», déclare-t-il. Et de poursuivre: «Il s’agit pour nous de préserver l’indépendance de l’UMT de l’influence des partisans d’Annahj avec qui nous ne partageons pas les mêmes positions sur le dossier du Sahara marocain ainsi que les institutions du pays». Pour sa part, Abdelhamid Amine estime qu’il s’agit plutôt d’un conflit entre les démocrates anti-prévarication et les bureaucrates syndicaux. : «Les gens d’Annahj ne représentent que 5% du courant démocratique. Cette bureaucratie prévaricatrice a peur pour ses intérêts, c’est pour cela qu’elle est passée à l’offensive afin d’éradiquer les démocrates de l’UMT», conclut-il.
Plus virulent, un communiqué signé par le nouveau bureau régional de Rabat issu d’un congrès régional organisé en mai dénonce «un acte terroriste par un groupuscule mené par le fasciste Abdelhamid Amine». Pour sa part, Abdelhamid Amine explique qu’il s’agissait en fait d’un sit-in devant le siège de l’UMT pour protester contre la persistance de la fermeture du local de l’UMT (depuis le 9 mars dernier) devant «la plupart des secteurs et militants démocrates qui refusent de faire allégeance à la bureaucratie prévaricatrice locale». Selon lui, «ce sit-in, le 10ème du genre, s’est transformé, à cause de jets de pierres de personnes du haut du siège, en confrontation directe à l’intérieur du siège». Mais qu’importe les faits, un constat s’impose: aujourd’hui la crise interne de l’UMT mêle dangereusement des considérations politiques et syndicales. Et pour cause, selon le numéro un du plus ancien syndicat du Maroc, le problème avec les responsables expulsés n’est ni personnel ni lié à l’action syndicale, mais il est plutôt d’ordre politique. «L’UMT est un syndicat de masse ouvert à toutes les tendances politiques sauf un parti. Il s’agit bien évidemment d’Annahj Addimocrati qui n’est pas le bienvenu aujourd’hui. Les personnes expulsées qui sont des membres de ce parti ont voulu domestiquer notre syndicat», déclare-t-il. Et de poursuivre: «Il s’agit pour nous de préserver l’indépendance de l’UMT de l’influence des partisans d’Annahj avec qui nous ne partageons pas les mêmes positions sur le dossier du Sahara marocain ainsi que les institutions du pays». Pour sa part, Abdelhamid Amine estime qu’il s’agit plutôt d’un conflit entre les démocrates anti-prévarication et les bureaucrates syndicaux. : «Les gens d’Annahj ne représentent que 5% du courant démocratique. Cette bureaucratie prévaricatrice a peur pour ses intérêts, c’est pour cela qu’elle est passée à l’offensive afin d’éradiquer les démocrates de l’UMT», conclut-il.
Amine Harmach